Titre original : I am Legend
Ecrit en : 1954
Traduction de Nathalie Serval
Editeur : Folio
Paru en France en : 2001 (première édition française en 1983 par Denoël)
228 pages
ISBN : 978-2070418077
Janvier 1976. Robert Neville n'a pas vu un être vivant depuis cinq mois, depuis que le dernier humain ait été contaminé par le virus. Immunisé contre la maladie, Robert vit désormais seul, passant ses journées à équiper sa maison, la réparer, à brûler des cadavres et à cultiver de l'ail. Car à la tombée de la nuit, les infectés viennent le harceler. Contraint de se nourrir de sang et de fuir les rayons du soleil, ces hommes devenus vampires traquent le dernier homme sur Terre.
Je suis une légende est un classique de la science-fiction qui exploite une figure bien connue de la littérature actuelle : le vampire. D'ailleurs, nous sommes tellement habitués aux superstitions qui entourent ces créatures que les interrogations de Robert Neville sont surprenantes au premier abord. "L'ail éloignerait-il les vampires ?", "Pourquoi ont-ils peur des croix ?", "Que font-ils la journée?" Nous sommes tellement ancrés dans nos croyances qu'y chercher une explication est étonnant, mais on se laisse très vite prendre par toutes les causes scientifiques avancées par le héros.
Richard Matheson développe la théorie selon laquelle le vampirisme est en réalité une maladie provoquée par une bactérie. Cette explication scientifique sera reprise quelques années plus tard par l'un des maîtres actuels de la SF : Dan Simmons.
Au-delà du roman fantastique horrifique et de ses créatures assoiffées de sang, Je suis une légende est aussi un livre dramatique sur la solitude d'un homme. Robert Neville est un anti-héros très intéressant : alcoolique, dépressif, pas forcément très intelligent, un peu bourru ; malgré la mort qui ne cesse de le poursuivre, il ne parvient pas à se résoudre à mourir.
Le lecteur est plongé dans les pensées de Robert, il partage ses doutes, ses faiblesses et parfois sa folie.
Les premiers mois sont les plus difficiles pour le héros qui doit faire face à la solitude, préparer sa survie, tout en devant faire face à ses désirs primaires, notamment le sexe. Les mois passant, ses centres d'intérêt ou d'inquiétude changent, ses préoccupations aussi.
Le récit est divisé en quatre parties s'étalant sur trois ans qui permettent au lecteur de suivre l'évolution du personnage principal, de son désespoir à sa volonté de savoir, en passant par les souvenirs de son passé, jusqu'à la révélation finale. On alterne les périodes d'espoir, puis de désespoir. En fait, on se doute de ce qui attend le héros, mais la question n'est pas "comment va-t-il survivre?", plutôt "pourquoi se bat-il pour survivre?"
Le roman se finit en apothéose, proposant au lecteur une fin à la hauteur du récit, voire même bien meilleure, où se mêle théorie de l'évolution, civilisation, apologie de la violence et acceptation.
Le seul petit bémol concernerait la rencontre avec Ruth, que j'ai trouvé un peu trop rapide. Tous se passent en à peine quelques heures, une soirée à tout casser. Il aurait certes été difficile pour elle de s'attarder plus longtemps auprès de Robert, mais les sentiments que se sont développés entre les deux personnages me paraissent un peu rapides. Ils auraient été plus facilement acceptés par le lecteur si les évènements s'étaient déroulés en un laps de temps plus important.
Livre lu dans le cadre d'une lecture commune avec Wilhelmina, Shanaa, Maxoo, Jana, Lou, Lebonsai, Mimipouss, Sollyne, Léo Elfique.