Titre original : The Host
Ecrit de : 2008
Traduction de Dominique Defert
Editeur : Le livre de poche (Première édition chez JC Lattès en 2008)
Paru en France en : 2010
832 pages
ISBN : 978-2253129325
Autour du livre : Une adaptation cinématographique est prévue pour 2013.
La Terre a été envahie par des extraterrestres, des créatures pacifiques mais qui ont jugé que les terriens étaient des êtres trop violents pour gérer convenablement leur monde. Alors, comme ils l'ont fait sur d'autres planètes auparavant, ils se sont greffés sur leur colonne vertébrale et ont ont pris possession de leur corps, puis de leur esprit, effaçant peu à peu leur conscience.
Mais depuis des années, certains humains continuent de résister. Mélanie est l'un d'entre eux. Enfin était, car elle a préféré se suicider plutôt que d'être capturée. Toutefois, cela n'empêche pas les envahisseurs de réparer son corps et d'y implanter un parasite ; et pas n'importe lequel. Vagabonde a beauocoup voyagé et vécu de nombreuses vies, sur presque toutes les planètes colonisées. Elle est la seule de son espèce à ne s'être jamais posée et on attend d'elle qu'elle contrôle rapidement l'esprit de la rebelle pour leur indiquer l'endroit où se cachent les autres.
Mais le processus qui aurait dû prendre quelques semaines, n'a toujours pas abouti après presque un ans. En fait, la conscience de Mélanie est très forte et Vagabonde doit contamment lutter contre elle. C'est un secret, elle n'en parle pas car on l'obligerait à abandonner ce corps. Or, pour la première fois, l'extraterrestre prend un réel plaisir à explorer une planète, ses habitants, et à connaitre Mélanie. Elle découvre de nouvelles choses, notamment les sentiments, l'amour, au point qu'elle envisage de partir sur les traces des rebelles... seule...
Ce livre est un petit bijou de science-fiction.
Dès le début, on est dans le bain : en pleine insertion de Vagabonde dans le corps de Mélanie. On découvre d'autres planètes aux créatures absolument incroyables, aux système de défense ou d'organisation parfaitement réfléchis Stephenie Meyer fait preuve d'une extraordinaire imagination et il n'est pas toujours évident de se représenter ces aliens, tant ils sont atypiques.
Mais elle propose aussi une réflexion poussée sur l'homme, sur la violence et les sentiments. Elle va même jusqu'à expliquer que La petite maison dans la prairie est une éloge de la violence. Je ne peux que vous mettre l'extrait. ^^
- La Petite Maison dans la prairie ? Violent ?
J'ai ri. J'avais vu ce feuilleton à San Diego et Mel le connaissait depuis l'enfance.
- On y excuse la violence. Dans un épisode, un petit garçon donnait un coup de poing à la brute de service, et son geste était montré comme un un acte dhéroïsme. On voyait du sang et... " p648
Il y a peu d'action dans ce livre. Vagabonde apprend à gérer Mélanie, découvre son mode de vie, de pensée, ses sentiments ; avant de se retrouver au milieu des rebelles où ses journées sont rythmées par les corvées, les discussions avec son hôte, les histoires des autres planètes, les doutes des uns et des autres, les réflexions sur l'Homme... Pourtant, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde avec ce roman. Tout comme Vagabonde et Mélanie partageant une seule et même conscience, ainsi que leurs sentiments, j'ai eu l'impression d'être une troisième entité qui partageait tout avec elles. J'étais complètement happée par le récit, j'ai ri, j'ai pleuré et ai été amoureuse avec les deux héroïnes. J'ai aussi eu mal car la violence est au coeur du roman. Les hommes sont méchants, violents, agressifs et l'expérience de Vagabonde ne va pas contredire ces faits. Toutefois, elle va réaliser que cette violence est indissociable de sentiments tout aussi forts et profonds tel que l'amour, l'amitié, ce qui va complétement remettre en cause ses convictions.
Cette Terre était à la fois le plus noble et le plus vil des mondes; on y trouvait les émotions les plus belles, les plus délicates, et en même temps, les pulsions les plus noires, les plus sinistres. Peut-être était-ce inévitable? Peut-être sans le Très-Bas ne pouvait-on toucher au Très-Haut ?
J'ai longtemps hésité à lire ce livre car c'est un pavé de pas moins de 825 pages. Pourtant, il ne m'aura fallu que quelques jours pour en venir à bout. J'étais incapable de le reposer. A la fois le récit, le style, les personnages.... font de ce roman un véritable plaisir de lecture, un petit bijou que je vous recommande très chaleureusement.