Titre original : Uglies
Ecrit en : 2005
Traduction de Guillaume Fournier
Editeur : France Loisir (Première édition en 2007 chez Pocket Jeunesse)
Paru en France en : 2009
434 pages
ISBN : 978-2266159241
A Uglyville, les adolescents vivent en communauté et leur journée à étudier et faire des bêtises. De moins, jusqu'à leur majorité. Car à 16 ans, tous les jeunes garçons et les jeunes filles subissent une opération destinée à les rendre beaux. Ils intègrent alors New Pretty Town où ils passent la nuit à faire la fête, en attendant de grandir assez pour subir la seconde opération qui fera d'eux des adultes. Ainsi, tout le monde est beau, il n'y a plus de jalousie, donc plus de conflit. Tout le monde est sur le même pied d'égalité.
Tout le monde rêve de devenir un jour Pretty, les Uglies ne vivent que pour ça. C'est du moins ce que pensait Tally jusqu'à sa rencontre avec Shay, une jeune fille née le même jour qu'elle, mais qui souhaite rester moche. Celle-ci lui parle alors d'un mystérieux village au-delà des limites du monde que connaît Tally, où les jeunes gens ne subissent pas l'opération et vieillissent. Pour Tally, le choix de Shay est totalement incohérent, mais elle ve se retrouver involontairement embarquée dans un monde qu'elle ne soupçonnait pas.
Une réflexion qui manque de profondeur
Il n'y a pas vraiment d'introduction au monde futuriste que présent Scott Westerfeld. On suit Tally et Peris, deux ados qui attendent leur opération, en expédition nocturne et interdite à New Pretty Town. Ce bref voyage permet au lecteur de se faire une idée du mode de fonctionnement de cette société futuriste où les adolescents sont élevés dans le culte de la beauté, bien à l'abri des regards.
Le côté utopique de cette société n'est pas évident et aurait mérité d'être plus développé car, du coup, l'utilisation abusif du terme "moche" pour décrire les personnages devient vite gênant. On ne comprend pas très bien en quoi ce futur est réellement meilleur, même si on le devine. L'auteur aurait dû insister davantage là-dessus.
A côté d'une situation pas très claire, on a une héroïne qui ne remet pas grand chose en cause. Elle est moche et veut devenir belle, elle aime son confort et trouve la société parfaite comme elle est. Même en découvrant l'univers de Shay, même face à la beauté du monde extérieur, elle ne remet toujours rien en question et passe son temps à se plaindre de son confort perdu. L'idée était pourtant bonne et le résumé très alléchant, mais pas suffisamment exploité pour convaincre.
Un récit qui se traîne
Bon, s'il y a peu de réflexion, il y a au moins de l'action, me demanderez-vous ? Eh bien, non !
Que de longueurs dans ce texte ! Les chapitres où il ne se passe grand chose sont légions et il faut attendre quasiment la troisième partie pour que ça se décide enfin à bouger.
L'héroïne passe la première partie du livre à s'amuser et faire des bêtises. Ce qui permet au lecteur de se faire une idée du monde qui l'entoure. Dans la seconde partie, elle voyage, regarde ce qui se passe autour d'elle, voit le paysage défiler. En fait, elle regarde beaucoup, bouge peu et ne réfléchit quasiment pas.
Une fin qui relève tout
Je vous rassure, il se passe tout de même des choses dans ce livre et la fin va relever tout ça. Beaucoup d'action, un peu plus de réflexion, des révélations et un dénouement très intéressant qui donne très envie de lire la suite. Dommage qu'il est fallu attendre près de 350 pages pour accrocher vraiment au livre.
Autant dire que je suis déçue. J'ai adoré l'idée et rien qu'en lisant le résumé, j'avais très envie de me plonger dans ce roman. Mais finalement, la réflexion est très en dessous de ce à quoi je m'attendais. Maintenant, replaçons le livre dans son côté. Uglies est avant tout un livre pour les adolescents et à ce titre, il est plutôt bien fait, bien écrit et surprenant.