Titre original : Moi l'indien
Ecrit de : 2012
Editeur : auto-édition
Collection : numérique
Paru en France en : 2012
138 pages
ISBN :
Benjamin n'a pas une adolescence des plus faciles. Ses parents, alcooliques, ont baissé les bras depuis longtemps et ne lui servent que de façades face aux assistantes sociales qui veulent le séparer de sa petite soeur. Pour subvenir à leur besoin, il traîne dans les mauvais quartier de Paris et trempe dans des affaires louches et dangereuses. Jusqu'au jour où une assiastante sociale tenace parvienne à démontrer l'abondon familial et le comportement dangereux du garçon. Malgré son amour inconditionnel pour sa cadette, Benjamin refuse de se laisser enfermer dans un foyer et préfère prendre la fuite.
Emilie vit avec sa mère et son petit frère au bord de la mer, mais elle ne ressent pas d'amour filial pour eux. Elle passe ses journées dehors, à rêver de liberté, le petit garçon sur les talons, pendant que sa mère enchaîne les conquêtes contre un peu d'argent. Emilie ne veut pas grandir, elle voudrait tout quitter pour vivre sa vie comme elle l'entend. Le déclic se produit quand elle manque de se noyer en ayant voulu suivre son ange gardien. Elle prend alors son sac pour partir à la recherche de son chez soi.
ATTENTION, DU 20 AU 23 OCTOBRE 2012, LA PREMIERE PARTIE DE MOI L'INDIEN D'ALEXIS SZ EST DISPONIBLE GRATUITEMENT SUR AMAZON.
L'histoire se passe dans le futur, mais celui-ci est peu présent. Exceptés quelques détails qu'on ne remarque pas forcément, l'histoire aurait pu se passer n'importe quand. Le manque de détails et d'explications semble être caractéristique de l'ouvrage, mais ce n'est pas forcément un mal.
J'aime cette impression un peu floue, l'idée de ne pas savoir exactement où et quand l'histoire se déroule, mais de retrouver tout de même des lieux familiers. On peut se dire que ça se passe aujourd'hui ou demain, chez soi ou ailleurs. Du coup, il devient dommage de préciser que l'intrigue se déroule dans le futur. Le flou aurait dû être partout.
Du moins au niveau du contexte, car le flou autour des personnages est un peu plus gênant. L'âge des protagonistes n'est pas précisé, sauf sur la 4e de couverture. Et sans ça, je n'aurai jamais trouvé. Benjamin ne fait pas du tout ses 12 ans, quand à Emilie, je ne suis jamais parvenue à me faire une idée de son âge.
Cette première partie repose pourtant sur les personnages. En effet, l'histoire se concentre sur Benjamin et Emilie, leur histoire personnelle, ce qui les a poussé à prendre la route. J'ai préféré le jeune homme, un garçon qui a dû grandir vite pour permettre à sa soeur de rester une petite fille. Il est émouvant, à la fois fort et en demande d'affection. Il trempe dans des histoires louches, mais c'est parce qu'il n'a pas le choix et on sent que ça lui pèse. La décision de quitter sa soeur est très difficile pour lui. Par contre, je le trouve trop jeune par rapport à son caractère. Même s'il a vécu des choses difficiles, il est vraiment trop mûr et a l'entendre parler, on s'attend au moins à un adolescent de 16 ans qui serait très mûr.
J'ai moins accroché à Emilie, en partie parce que je n'ai jamais su dire quel âge elle avait, mais surtout parce que je l'ai trouvé plutôt hautaine, méprisante, prétentieuse. Elle regarde les autres enfants de son âge de loin, ne veut pas se mêler à eux. Mais surtout, je n'ai pas compris son détachement vis à vis de sa mère. Comment peut-on ne ressentir aucun amour pour sa famille à 12 ans ? D'accord, sa mère est une calamité, elle est maltraitée, mal-aimée, mais je l'ai trouvée beaucoup trop détachée. Et puis pourquoi déteste-t-elle aussi son petit frère ?
Malgré ses nombreux défauts, la lecture a été très agréable, grâce à un style dynamique, très entraînant, proche de nous. Les pages se tournent toutes seules, on est entraîné par les mots, par ces chapitres courts qui alterne les points de vue de Benjamin et Emilie. Tout ça donne envie de laisser une chance à ce jeune auteur, très à l'écoute des conseils qu'on peux lui donner, qui plus est.
On ne voit pas encore bien où veut nous emmener l'auteur, mais cette première partie est suffisamment intriguante pour donner envie de lire la suite.